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RESEARCH PRODUCT

Adaptation de Candida albicans dans les tissus humains: du commensalisme à la pathogénicité

Frédéric VincentFabienne BonMarc SautourCoralie L'ollivierMarianne GoyerCarolina Lopez-alayonSandrine AlbacPierre Emmanuel CharlesDelphine CroisierAlain HartmannAlain BonninFrédéric Dalle

subject

[SDV] Life Sciences [q-bio][SDE] Environmental Sciences[SDV]Life Sciences [q-bio][SDE]Environmental SciencesCandida albicans[SDV.BV]Life Sciences [q-bio]/Vegetal Biology[SDV.BV] Life Sciences [q-bio]/Vegetal Biology

description

National audience; Candida albicans (C. albicans) est un micro-organisme eucaryote appartenant à la flore commensale des muqueuses de l’homme sain. Ce commensalisme résulte d’un équilibre entre la levure et les systèmes de défense de l’hôte. La rupture de cet équilibre chez un patient fragilisé (sujet infecté par le VIH, neutropénique, cancéreux, transplanté ou séjournant en service de réanimation) favorisera une colonisation intense des muqueuses, un envahissement de la barrière digestive et enfin la possibilité de dissémination hématogène. Les candidémies restent des infections graves puisque la mortalité directement attribuable à l’infection est estimée à 38%. Nos travaux ont d’abord porté sur la caractérisation génotypiques de souches cliniques invasives et colonisantes isolées chez des patients du CHU de Dijon, et de souches commensales. L’objectif de ces études était de préciser si les différents environnements rencontrés par C. albicans d’une part chez le sujet sain et d’autre part chez le sujet fragilisé, pouvaient conditionner l’existence préférentielle de certaines sous populations de C. albicans. Ces travaux ont permis de montrer que les différentes sous-populations de C. albicans possédaient (i) la même capacité à survivre comme agent commensal au niveau des muqueuses de l'homme et (ii) le même potentiel de pathogénicité. Ces données confortent ainsi le concept selon lequel le devenir de C. albicans est conditionné par la nature de l'environnement rencontré chez son hôte. Puisque la translocation à travers la muqueuse intestinale est la porte d’entrée au cours de la majorité des candidoses septicémiques, nous avons abordé l’étude de la réactivité de la cellule hôte entérocytaire au cours de l’interaction avec C. albicans, afin de mieux comprendre les mécanismes cellulaires et moléculaires permettant le maintien de la levure à l’état commensal en surface des muqueuses intestinales ou sa translocation à travers la barrière digestive. Ces travaux ont déjà montré que le type cellulaire épithélial joue un rôle important dans la nature de l’interaction avec C. albicans et notamment que la barrière entérocytaire exerce un rôle protecteur contre l’invasion par C. albicans. De plus cette protection tissulaire semble médiée en partie par les jonctions intercellulaires « serrées » présentes au niveau des entérocytes. Des travaux sont en cours visant à préciser les bases moléculaires du maintien de C. albicans à l’état commensal en surface des muqueuses digestives. De plus, par des approches de screening à moyen débit de souches cliniques et de mutants de C. albicans dans un modèle in vitro d’interaction avec l’entérocyte, des études sont en cours qui permettront de préciser les gènes de C. albicans impliqués dans le commensalisme d’une part, et dans la pathogénicité d’autre part, au niveau des muqueuses digestives. A ce titre, un modèle de colonisation digestive chez la souris immunocompétente a été développé dans notre laboratoire afin de confirmer/infirmer les données observées in vitro. Enfin, afin de mieux comprendre les facteurs qui régissent l’adaptation de C. albicans à son environnement, nous avons initié une série de travaux visant à mieux comprendre l’instabilité de sa survie dans les sols. En effet, mieux comprendre les facteurs délétères à sa survie dans un environnement « hostile » permettra aussi de préciser les bases du commensalisme de C. albicans chez l’homme.

https://hal.inrae.fr/hal-02807823