6533b827fe1ef96bd128765c

RESEARCH PRODUCT

L'importance du système de clientèle dans le mode de fonctionnement de l'appareil politique des sociétés celtiques du milieu du i er siècle a.C

Luc Baray

subject

[SHS.ARCHEO] Humanities and Social Sciences/Archaeology and Prehistory[SHS.ARCHEO]Humanities and Social Sciences/Archaeology and PrehistoryArchéologie[ SHS.ARCHEO ] Humanities and Social Sciences/Archaeology and PrehistoryPolitiqueCeltes

description

International audience; Aux iie et ier s. a.C., les aristocraties militaires, aux différents niveaux de leurs hiérarchies, constituaient toujours,malgré l’existence de l’État, la trame locale de l’autorité politique et judiciaire dont sont redevables les gens du communen vertu de l’obéissance assurée en échange de la protection qu’elles sont capables de garantir contre les agents de l’Étatou contre les visées de leurs homologues du voisinage. La fidélité au patron provient du fait que ce dernier, en dehors dulien clientélaire, est un personnage hautement considéré en tant que chef de guerre et / ou grand propriétaire foncier. Lesliens qui unissent le client et le patron trouvent en partie leur source dans des relations sociales hiérarchiques ordinairesde dominé et de dominant. Le rapport de clientèle ne fait qu’entériner une relation asymétrique déjà existante. Il ne faitque la prolonger sur la base de nouveaux rapports de dépendance, moins contraignants pour le client et plus valorisantspour le patron. Les clients sont avant tout des hommes libres qui, en plus de leur lien de réciprocité, sont autant d’individuscapables le moment venu de faire pencher la balance en faveur de leur patron, dans la mesure où, étant citoyens, leur voixcompte. Asseoir son pouvoir sur des hommes libres renforce ce dernier, qui le serait beaucoup moins s’il ne l’était que surdes esclaves. Si pour le dépendant, c’est la survie au quotidien qui se joue dans cette relation déséquilibrée, pour le noble,c’est tout simplement l’accès au pouvoir qui est en jeu. “Le jeu des relations clientélistes se fait [en effet] pour et autourde la possession et du pouvoir…” 93. Celui qui possède se démarque des autres car il atteint ainsi au pouvoir privé que luiconfèrent ses richesses sur ses dépendants. Le pouvoir privé sur des hommes libres est assurément le premier pas vers unaccaparement total du pouvoir suprême, c’est-à-dire du pouvoir politique. Est-il nécessaire, du reste, de préciser que lepouvoir du patron n’est pas un pouvoir institutionnalisé, puisque le rapport patron / client est fondé sur une protectionpersonnelle et privée qu’un nanti accorde à un plus faible.

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01267499/document