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Spéculation, Berlusconi et peste brune : l’Antéchrist à Madrid dans El día de la bestia (Álex de la Iglesia, 1995)
Laureano Monterosubject
TélévisionAntéchristMadridCinéma espagnol[SHS.ART] Humanities and Social Sciences/Art and art historyÁlex de la Iglesia[SHS] Humanities and Social Sciences[SHS.ART]Humanities and Social Sciences/Art and art historyApocalypse[SHS]Humanities and Social Sciencesdescription
International audience; Le deuxième long-métrage du réalisateur espagnol Alex de la Iglesia, une « comédie d’action satanique », met en scène un prêtre basque persuadé d’avoir percé le secret de l’Apocalypse de Jean : l’Antéchrist naîtra à Madrid le soir du 24 décembre 1995. Pour empêcher l’imminent avènement du Malin, il se rend dans la capitale où deux improbables alliés – un fan de heavy metal et le présentateur italien d’un reality show à succès sur les sciences occultes – l’aideront à déjouer les desseins du Démon.Dans cet article, nous nous proposons de montrer tout d’abord comment, au-delà de la dimension spectaculaire, de la parodie et autres jeux intertextuels, traits distinctifs de la postmodernité cinématographique, le film dessine un portrait au vitriol de la société espagnole du milieu des années 1990. Dans ce Madrid apocalyptique où règnent le chaos et la violence, les écrans omniprésents consacrent le modèle télévisuel berlusconien, alors que des groupuscules d’extrême droite font la chasse aux immigrés et aux mendiants. Les tours KIO de la place de Castille, l’endroit où va se produire la naissance de la Bête, sont le paradigme de la spéculation immobilière et de la culture de l’argent facile qui ont marqué les dernières années de gouvernement socialiste.Nous mettrons ainsi en évidence que le récit adopte la forme d’une révélation, illustration de l’apocalypse au sens étymologique du terme. La Bête que croit combattre le curé n’est pas la créature chimérique terrifiante qui répond à ses invocations, le véritable Antéchrist est déjà dans le monde et prend le visage d’un commando fasciste bien réel qui prétend nettoyer par le feu le corps social de ses éléments indésirables
year | journal | country | edition | language |
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2017-01-01 |