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Le ‘for de la conscience’. L’invention d’une nouvelle frontière juridictionnelle (XIIIe siècle)

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International audience; En droit canonique, le "for" désigne tout ressort judiciaire territorial, laïc ou ecclésiastique, dont la compétence varie selon le statut des personnes jugées – un juge séculier ne pouvant, sauf exceptions, juger un clerc, et réciproquement, l’évêque ou son "official" ne jugeant les laïcs que dans certaines causes réservées à l’Église (matrimoniales, notamment). À la marge de ce "for", un nouvel espace de jugement semble s’ouvrir à la fin du XIIe et au tout début du XIIIe siècle : le "for de la pénitence", que le théologien Thomas d'Aquin assimile, au milieu du XIIIe siècle, au "for de la conscience". Cet article montre comment l'Église a, sur le plan de la pratique judiciaire, administrative et pénitentielle, occupé le" for de la conscience".