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RESEARCH PRODUCT

Le corps vécu et l’expérience du handicap

Pierre Ancet

subject

Physical disabilityHealth (social science)Lived bodyHealth PolicyParalysiePublic Health Environmental and Occupational HealthHandicapImage du corpsHealth(social science)Body experiencePsychiatry and Mental healthPhysical bodyBody imageCorps properParalysisOrthopedics and Sports MedicineCorps vécuVécu du corps

description

RésuméCet article fait état d’un dialogue avec M. Marcel Nuss, atteint depuis l’enfance d’une grave amyotrophie spinale, à propos de l’expérience du corps vécu. Il s’agit d’abord de décrire la manière dont une personne ordinaire ressent son corps, notamment par l’intermédiaire de la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty, puis de confronter certaines hypothèses à l’expérience d’une personne en situation de handicap. Le corps vécu ou corps propre désigne ici une expérience consciente du corps comme puissance d’action au sens de Merleau-Ponty, comme enveloppe corporelle au sens de D. Anzieu, enfin comme unité proprioceptive. Nous nous demanderons dans quelle mesure nous pouvons approcher l’expérience d’autrui par l’intermédiaire de notre langage et de notre culture commune. Ainsi la personne en situation de handicap peut-elle ressentir le mouvement par procuration ? Peut-elle rêver de ce mouvement, l’imaginer ? Mais surtout, cela est-il souhaitable pour elle ? Nous n’éviterons pas la dimension éthique d’un tel questionnement, ainsi que l’exposé des difficultés rencontrées subjectivement par l’auteur au cours de l’enquête.AbstractThis article presents a dialogue about the experience of the lived body (“corps vécu”) with Mr Marcel Nuss, who has had severe spinal amyotrophy since childhood. We begin by describing the way an ordinary person experiences his/her body, in particular through Maurice Merleau-Ponty's phenomenology, then several hypotheses are explored in relation to the experience of a person who has a physical impairment. Here, “lived body” (“corps vécu”) or “body itself” (“corps propre”) refer to a conscious experience of the body as possessing the power of action (Merleau-Ponty), as a bodily envelop (Anzieu), and finally as an interoceptive unity. We raise questions about the extent to which one can understand the experience of others through a common language and culture. Is it possible for a person with a physical impairment to feel movement by proxy? Can he/she dream of that movement, or imagine it? Most importantly, is it desirable for that person? We will pay particular attention to the ethical dimension of such a questioning, and stress the subjective difficulties we encountered during our enquiry.

https://doi.org/10.1016/j.alter.2008.02.001