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RESEARCH PRODUCT

Le vécu des sujets atteints de sclérose en plaques : modalités intersubjectives et conjugalité, stratégies adaptatives

B. BoninKhadija ChahraouiThibault MoreauEmmanuelle Dieu

subject

[ SDV.NEU.PC ] Life Sciences [q-bio]/Neurons and Cognition [q-bio.NC]/Psychology and behavior0301 basic medicineIntersubjectivité03 medical and health sciencesNeurology[ SCCO.NEUR ] Cognitive science/Neuroscience030106 microbiology[ SCCO.PSYC ] Cognitive science/PsychologyNeurology (clinical)AnxiétéSclérose en plaques

description

Supplément consacré aux Journées de Neurologie de langue française 2016; International audience; Introduction : Notre recherche porte sur l’illness, maladie du point de vue du malade, évènement corporel et psychique qui réorganise la vie psychique du sujet, influence son rapport à autrui.Objectifs : Nos objectifs consistent en l’évaluation et l’analyse de la perception des sujets quant à leur vécu émotionnel, leurs modalités intersubjectives, leurs stratégies adaptatives et leurs liens éventuels.Patients et méthodes : L’échantillon se compose de 79 sujets porteurs de SEP rémittente-récurrente (suivis EDMUS ; EDSS : m = 2,75[2,06] ; durée SEP : m = 10,47[6,08]). Sept auto-évaluations ont été soumises à une analyse statistique descriptive et comparative : détresse émotionnelle, qualité de vie, ouverture de la communication intrafamiliale, ajustement dyadique au sein du couple, relations interpersonnelles, styles défensifs et coping. Des entretiens semi-structurés se sont centrés sur la question des changements survenus depuis la SEP.Résultats : Les résultats mettent en exergue une détresse émotionnelle sur le versant anxieux : 57 % (dépression, 30,4 %), une détresse conjugale, une qualité de vie insatisfaisante, notamment en termes de relations sociales et de santé mentale. Un profil anxieux se dégage en lien avec des modalités interpersonnelles de type « craintif » (t = −3,51 ; p = 0,00), une communication intrafamiliale moins satisfaisante (t = 3,75 ; p = 0,00), une palette défensive spécifique et un coping émotionnel (t = −4,92 ; p = 0,00).Discussion : Les entretiens éclairent la problématique anxieuse dans son économie, sa dynamique et sa temporalité, sous-tendue par un modèle intériorisé de soi et d’autrui négatif. Les préoccupations anxieuses relatives aux relations interpersonnelles, le conjoint étant la principale figure d’attachement, s’inscrivent dans des mouvements contradictoires d’évitement, de difficulté à accepter le care et de quêtes affectives et relationnelles.Conclusion : Plus qu’un symptôme, l’anxiété est à mettre en sens, avec les sujets, dans ce qu’elle révèle de leur conflictualité psychique et de ses modalités défensives, dans sa dimension intersubjective.

https://doi.org/10.1016/j.neurol.2016.01.224