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RESEARCH PRODUCT

La bonne cuisine avec ses bons mots

Kilien Stengel

subject

[SHS.SOCIO]Humanities and Social Sciences/Sociology[ SHS.HIST ] Humanities and Social Sciences/History[SHS.SOCIO] Humanities and Social Sciences/Sociologycuisine[SHS.HIST] Humanities and Social Sciences/History[SHS.INFO]Humanities and Social Sciences/Library and information sciences[SHS.EDU]Humanities and Social Sciences/Education[SHS.EDU] Humanities and Social Sciences/Education[ SHS.INFO ] Humanities and Social Sciences/Library and information sciences[ SHS.EDU ] Humanities and Social Sciences/Education[ SHS.SOCIO ] Humanities and Social Sciences/Sociology[SHS.HIST]Humanities and Social Sciences/History[SHS.INFO] Humanities and Social Sciences/Library and information sciences

description

International audience; Le paradigme de la « bonne cuisine » constitue-t-il le fondement de la qualité alimentaire dans une société où « toute nourriture est un symbole » ? Nous appelons souvent « bon » ce qui se conforme à ce que désire chacun d’entre nous. Et si le « bon goût » – terme à variantes – désignait autre chose ? Quand nous nous demandons « Qu'est-ce qui est bon ? », nous sommes presque inévitablement tentés de répondre : « Le bon, c'est le contraire de ce qui est mauvais ». Soit, mais alors, « Qu'est-ce qui est mauvais ? » pourrait-on rajouter. Ce qui n’est pas « bon », donc mauvais, c'est ce qui est contraire aux coutumes et rites alimentaires de la culture dans laquelle on vit. Il n’existe pas de réellement « bon » en termes d’alimentation, mais uniquement du potentiellement « bon » ; car contrairement à ce qu’affirment les étiquettes des produits, toute théorie du « bon scientifiquement prouvé » peut être réfutée épistémologiquement, philosophiquement, juridiquement ou commercialement. « Les mangeurs raisonnent selon ce que les anthropologues ont nommé la ‘’pensée magique’’, à savoir une tendance universelle à rechercher des relations symboliques et significatives entre les objets et les événements ». Quand on dit qu’un produit est bon, on ne dit pas assez que « cela nous plaît personnellement ». « L’objet du goût, ne se réduit jamais à sa valeur intrinsèque et immédiate, si grande fût-elle ; c’est donc bien un objet sacrifié ; et le véritable sens de ce sacrifice réside selon Kant dans la finalité plus haute, et proprement humaine, qu’est la sociabilité, et l’exercice commun de notre jugement ».

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01580470/document