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« La rebeldía cabal » : éthique et poétique du rebelle dans l’œuvre de Tomás Segovia

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International audience; « Rebelle », voilà une épithète souvent associée à Tomás Segovia (Valencia 1927- México 2011) car l’œuvre de ce poète hispano-mexicain n’est pas compressible à l’intérieur de frontières qui trop souvent pressent et circonviennent : « nunca se dejará abrazar y abarcar y menos aún domesticar y encasillar » écrit Tomás Segovia à propos du chevalier errant ; et l’on serait tenté de voir dans cette présentation un autoportrait à peine voilé. Les écrits de Tomás Segovia interrogent la résistance et l’insoumission, ils invitent d’ailleurs à réfléchir « a contrapelo », « a contratiempo », « a contraluz », « a contramano » (Ensayos I, actitudes y contracorrientes). La rébellion est sans doute une option de vie exigée par une éthique hédoniste qui place en son centre l’impératif de liberté (« No tengo tiempo para no ser libre », Estuario). Quand le panoptique guette, le nomadisme devient une des solutions : l’abscisse du lieu occupé et l’ordonnée du moment de la journée dessinent alors irrémédiablement une ligne courbe aux nombreux arcs d’hélices. Le nomadisme est une forme de rébellion car l’homme qui est de passage échappe aux mécanismes de contrôle. En partant d’une définition de la micro-résistance en littérature ce travail interroge un corpus où se mêlent les essais et la poésie. En mettant son écriture au service de la révolte, Tomás Segovia dessine, dans les différentes facettes de son œuvre, un portrait du rebelle qui bat pavillon nomade (« Toda la rebeldía desemboca en errancia », Poesía, 1943-1997). Le rebelle, c’est alors le pirate informatique, « modesto y dulce pirata » (Cartas cabales), c’est celui qui « cabalmente » lutte contre les diktats de l’économie libérale, les idéologies dominantes ou la manipulation des médias.