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RESEARCH PRODUCT

Prise en charge du cancer du canal anal en 2018

Imène MarrefC. ReichlingT. MouillotV. Vendrely

subject

03 medical and health sciences0302 clinical medicineOncology030220 oncology & carcinogenesis030212 general & internal medicine3. Good health

description

Le cancer du canal anal est une tumeur rare representant 3 % des cancers digestifs dont l’incidence a neanmoins double ces 20 dernieres annees pour atteindre 0,5/100 000 chez l’homme et 1,3/100 000 chez la femme en 2012. Les carcinomes epidermoides sont le type histologique le plus frequent, soit plus de 80 % des cancers du canal anal. Le principal facteur de risque est l’infection a human papillomavirus (HPV), notamment les HPV 16 et 18 dits « a haut risque ». Par l’action des oncoproteines E6 et E7, ce virus est responsable de 50 a 100 % des cancers du canal anal. La diminution de la clairance naturelle de HPV, en lien avec la multiplicite des partenaires sexuels et l’epidemie de virus de l’immunodeficience humaine, pourra expliquer en grande partie l’augmentation d’incidence du cancer du canal anal. La prise en charge, initialement chirurgicale, a ete remplacee par une strategie multidisciplinaire associant la radiotherapie a une chimiotherapie concomitante a base de mitomycine C et de 5-fluoro-uracile depuis les essais de Nigro et al. dans les annees 1980. La radiochimiotherapie (RCT) a non seulement permis un meilleur controle locoregional, mais egalement un meilleur pronostic fonctionnel grâce a la preservation sphincterienne. La chirurgie garde toutefois des indications en cas de reponse incomplete ou de recidive apres RCT. La survie globale est de 70 a 80%a cinq ans. Les recidives, en majorite locales, ne beneficient d’une chirurgie de sauvetage que dans 30 % des cas, ce qui justifie une surveillance clinique etroite afin de depister precocement les rechutes. De nouvelles therapies montrent des resultats interessants. Parmi celles-ci, les anti-EGFR et les anti-PD1 sont les plus prometteuses et necessitent des essais cliniques pour confirmer leur efficacite, notamment dans les formes metastatiques au pronostic encore tres sombre.

https://doi.org/10.3166/onco-2018-0015