6533b853fe1ef96bd12adc04
RESEARCH PRODUCT
Régulation nutritionnelle, goût et appétits spécifiques
André Holleysubject
[SDV.AEN] Life Sciences [q-bio]/Food and Nutrition[ SDV.AEN ] Life Sciences [q-bio]/Food and Nutrition[SDV.AEN]Life Sciences [q-bio]/Food and Nutritiondescription
Pourquoi préconiser des régimes, pourquoi ne pas respecter la physiologie de l'individu et faire confiance aux systèmes de régulation pondéraux, de telle sorte que le poids s'en revienne naturellement au niveau du poids d'équilibre et s'y stabilise? Pour qu'il en soit ainsi, il convient, non pas de se priver, mais d'écouter ses sensations alimentaires.Il est entendu que, chez les personnes en bonne santé, le comportement de prise alimentaire assure une régulation en qualité et en quantité de la consommation des nutriments, sur la base des informations sensorielles émises par les aliments. Le succès de cette régulation se manifeste par la sélection et l’ingestion des aliments appropriés à la satisfaction des besoins nutritionnels. Son échec se traduit par un déséquilibre pondéral et l’apparition de troubles fonctionnels. Puisque la faim (ou l’appétit) est l’état cérébral/mental qui motive le comportement régulateur, on est en droit de s’attendre à ce que des besoins nutritionnels spécifiques soient à l’origine d’appétits également spécifiques conduisant à la sélection et à la consommation préférentielle de certains nutriments. À la notion d’une régulation alimentaire énergétique susceptible de défendre l’équilibre pondéral, s’ajoute la notion d’une régulation nutritionnelle qualitative capable de corriger un déficit portant sur tel ou tel type de nutriment. L’appétit pourrait alors se manifester sélectivement, c'est-à-dire avec des préférences pour des aliments supposés corriger le déficit.[…]La synthèse des protéines nécessite des acides aminés. Certains d’entre eux sont dits essentiels car ils ne peuvent être synthétisés par l’organisme et doivent être trouvés dans la nourriture. Étant donnée la composition en protéines des aliments usuels, trois d’entre eux sont susceptibles d’être vraiment limitants : il s’agit du tryptophane, de la lysine et de la méthionine (Bourre, 1990). Un exemple de déficit en acide aminé, bien étudié récemment, est celui pour la l-lysine (Torii K et al ., 2002). Les humains ne sont pas à l’abri d’un déficit en lysine ;[…]De nombreuses populations complètent leur régime riche en céréales par des légumes et des pois, riches en lysine. Dans une étude réalisée sur une communauté économiquement faible du nord-ouest de la Syrie, Smriga et al. (2004) ont montré qu’un apport en lysine a un effet de réduction de l’anxiété et d’abaissement du niveau de stress au sein des familles. Cette relation entre le déficit en lysine, l’anxiété et le stress a aussi été observée chez le rat par Torii et al. (2002). Dans l’expérience de Torii et al., des rats déficients en lysine sont placés devant 15 solutions d’acides aminés différents ; ils montrent une préférence pour une solution contenant cet acide aminé, alors qu’un goût amer la rend normalement déplaisante. Après compensation de leur déficit, les animaux reprennent leur croissance interrompue et reviennent à leur préférence initiale pour le glutamate monosodique au goût « umami ».
year | journal | country | edition | language |
---|---|---|---|---|
2010-01-01 |