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RESEARCH PRODUCT
L’indicible et l’indiciel. Empreinte gustative et trace figurative
Stéphane DufourJean-jacques Boutaudsubject
ethnologieoutils[SHS.INFO]Humanities and Social Sciences/Library and information sciences05 social sciencesgoût050801 communication & media studies[SHS.INFO] Humanities and Social Sciences/Library and information sciencesanthropologiefigure0508 media and communicationsSociologyindiceGTG0502 economics and businesssémiotiqueéthique[ SHS.INFO ] Humanities and Social Sciences/Library and information sciences050211 marketingSOC000000technologiedescription
International audience; L’image des aliments fait l’objet d’une production éditoriale foisonnante, protéiforme : livres de cuisine, de recettes ; ouvrages sur le goût, la table, la gastronomie, les Chefs, les styles et les cultures alimentaires ; émissions et blogs culinaires ; productions médiatiques et multimédias, artistiques et muséales innombrables . Sans dresser d’inventaire, on voit bien que le sujet fascine, au point d’occuper, voire de saturer, l’espace des publications en tous genres. L’ampleur du phénomène rend toujours plus difficile la marge de différenciation par rapport à tout ce qui est produit sur le marché, notamment en termes d’images. Difficile, en effet, de parler des aliments, de la cuisine, du goût, sans mettre en scène les actants et les acteurs de la scène gastronomique, sur un mode aussi bien pratique et fonctionnel que graphique et symbolique. Au-delà, c’est le parti-pris esthétique à l’égard des aliments et du goût qui s’impose comme l’un des critères d’attention dominants, en production comme en réception. S’il est relativement aisé de représenter un aliment, un plat, un produit ou une pratique alimentaires, il apparaît impossible, en revanche, de figurer un goût, une saveur. Or, dès que nous questionnons notre rapport aux aliments ou tentons de définir ce que nous cherchons à travers l’apprentissage et le développement du goût, c’est fondamentalement la saveur qui fonde le jugement, origine la perception et les sensations.Nous verrons déjà que ce point de vue mérite d’être nuance, voire corrigé, avec la notion d’espace figuratif du goût, dont la représentation verbale, visuelle et multimodale des sensations et perceptions gustatives, n’est qu’un palier de la construction figurative du goût. Reste, néanmoins, que parmi toutes les ressources offertes au discours alimentaire, le monde des saveurs, notre capacité à les exprimer, constitue un enjeu central de culture et de communication qui défie l’image, montre ses limites, voire son incapacité à figurer la saveur, les sensations gustatives, alors qu’on lui demande tant de choses, par ailleurs, pour cultiver notre image du goût et la mettre en scène de façon attractive.
year | journal | country | edition | language |
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2011-03-01 |