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Ré-adaptation et création dans le mythe de Frankenstein (Mary Shelley, James Whale, Kenneth Branagh)
Laurent Melletsubject
[SHS.LITT] Humanities and Social Sciences/Literature[SHS.LITT]Humanities and Social Sciences/LiteratureAPFAPER004030cinémaadaptation[ SHS.LITT ] Humanities and Social Sciences/LiteratureFrankensteinréadaptationlittérature et cinémaFilm Radio Televisiondescription
International audience; Le roman de Mary Shelley (1818), les films de James Whale (dès 1931) ou encore de Terence Fisher (dans les années 50 et 60), sont aussi célèbres qu'étudiés, cas d'école pour qui s'intéresse au fantastique, à l'Âge d'or Hollywoodien et à la question de l'adaptation. Tout ou presque a peut-être déjà été écrit sur les avatars du monstre et de son créateur à l'écran : les écarts de James Whale et la création d'un nouveau mythe ; les exubérances de la Hammer ; enfin, le retour au texte dans le film de Kenneth Branagh (1994). Comment expliquer cette profusion d'adaptations du roman de Shelley ? Pourquoi le public accepta-t-il autant de trahisons du roman ? Plusieurs raisons ont là encore souvent été invoquées, nombre d'entre elles travaillant la question de la persistance du mythe, qu'il est possible de retrouver à travers le prisme de la notion de ré-adaptation et ce, sous plusieurs aspects. À partir des films de Whale et de Branagh, il s'agira de mettre au jour l'un des mythes qui informent le texte de Shelley, celui de la création, et la manière dont ce mythe joue avant tout sur la ré-adaptation du monde et de ses matériaux : avant même ses adaptations et ré-adaptations cinématographiques, Frankenstein suggère une esthétique de la ré-adaptation comme seule et unique modalité créatrice. Whale et Branagh évoquent visuellement, chacun à sa manière, cette définition de l'acte créateur. Entre mythe et esthétique, la frontière est mince chez Frankenstein, et permet de lire et de voir le monstre comme métaphore de l'œuvre d'art. Sa création, sa ré-adaptation, donc, se situe alors au cœur de certaines conceptions philosophiques ou psychanalytiques du geste artistique. Enfin, la ré-adaptation permet d'éclairer une autre facette du mythe à l'écran, celle qui réunit le monstre et le film autour de cette esthétique de l'assemblage et de la suture, et qui souligne pourquoi ce monstre mythique était, d'emblée, potentiellement cinématographique.
year | journal | country | edition | language |
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2010-01-01 |