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RESEARCH PRODUCT

Les cellules M : une porte d’entrée pour le franchissement de la barrière intestinale par Candida albicans

Carolina Lopez-alayonAntonin SchmitzSandrine AlbacGudrun HollandCatherine Labruère-chazalChristophe D'enfertChristophe D'enfertMarc SautourMichael LaueAlain BonninFrédéric Dalle

subject

Infectious Diseases

description

Candida albicans est un pathogene opportuniste pouvant provoquer des infections systemiques chez des patients immunodeprimes. L’origine de ces infections est principalement d’origine endogene, notamment a partir du tractus gastro-intestinal, ou le champignon peut penetrer a travers la barriere epitheliale intestinale pour gagner ensuite la circulation sanguine. Au niveau de la muqueuse intestinale, les enterocytes forment une monocouche de cellules assurant l’integrite et l’impermeabilite du tissu digestif. Au niveau des plaques de Peyer notamment, les cellules Microfold (ou cellules M) sont associees aux enterocytes et jouent un role important dans l’homeostasie digestive. En effet, ces cellules epitheliales sont specialisees dans l’endocytose d’antigenes, de molecules ou encore de microorganismes presents dans la lumiere intestinale. Elles jouent le role de cellules presentatrices d’antigene puisqu’elles presentent au systeme immunitaire sous-jacent les antigenes endocytes. Ces cellules peuvent egalement etre utilisees par des pathogenes comme Yersinia enterocolitica ou Salmonella typhi comme porte d’entree pour traverser la barriere epitheliale intestinale. L’interaction de certaines bacteries pathogenes avec les cellules M constitue donc une etape importante dans la physiopathologie des infections causees par ces bacteries. Cependant, aucune etude n’a a ce jour etudie l’interaction de C. albicans avec les cellules M. Afin de mieux comprendre les premieres etapes des candidoses invasives a C. albicans , nous avons developpe un modele in vitro decrit par des Rieux et al., 2007, permettant d’obtenir des cellules M a partir de la differenciation d’enterocytes de la lignee Caco-2 mis en contact avec des lymphocytes B Raji. Nous avons ensuite etudie l’interaction specifique de C. albicans avec des cultures mixtes enterocytes/cellules M. A l’aide de techniques de microscopie electronique a balayage et a fluorescence, et de protocoles permettant d’evaluer l’adherence et l’invasion de souches sauvages et de mutants de C. albicans , nous avons pu montrer que C. albicans adherait preferentiellement aux cellules M dans des monocouches mixtes enterocytes/cellules M. De meme, nous avons observe que C. albicans pouvait utiliser les cellules M comme porte d’entree au franchissement de la barriere intestinale. Par ailleurs, alors que C. albicans est capable d’envahir la muqueuse intestinale par penetration active des hyphes dans les cellules epitheliales intestinales, nous avons montre que l’internalisation des levures etait egalement possible au niveau des cellules M par penetration active des hyphes mais egalement par endocytose F-actine dependante : alors que la penetration active dans les monocouches mixtes enterocytes/cellules M est facilitee en partie par certaines invasines associees aux hyphes de C. albicans (dont Als3 et Ssa1), la nature des invasines de C. albicans capables d’induire son endocytose par les cellules M reste a determiner.

https://doi.org/10.1016/j.mycmed.2015.02.019