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Personnel politique et médias socionumériques: nouveaux usages et mythes 2.0

Alexander Frame

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[SHS.INFO]Humanities and Social Sciences/Library and information sciences[SHS.INFO] Humanities and Social Sciences/Library and information sciences

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International audience; Avec l'arrivée progressive, depuis bientôt une quinzaine d'années, de Facebook, de Twitter, de YouTube, d'Instagram et d'autres médias socionumériques à destination du grand public, communément appelés « réseaux sociaux », les pratiques en communication politique ont évolué, en France et à l'étranger. Utilisateurs passionnés ou contraints par la tendance, amateurs ou professionnels encadrés par une équipe de communicants, les acteurs politiques, du local au national, ont été confrontés à la question de leur « présence numérique ». L'image jeune et moderne de ces médias, l'impression qu'ils peuvent donner d'immédiateté et de désintermédiation, le caractère ludique et personnel des contenus qui s'y échangent et la facilité d'accès en permanence via leur téléphone portable sont autant de facteurs qui ont pu pousser des responsables politiques à tester ou à adopter ces nouveaux dispositifs sociotechniques. De la publication de photographies de footings matinaux sur Facebook ou Instagram (Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire en avril 2016) à des déclarations personnelles lancées depuis des pages Facebook sous forme de pseudo-communiqués de presse (Emmanuel Macron réagissant à une accusation de dissimulation fiscale en janvier 2016) ; de l'échange de petites phrases assassines en 140 caractères sur Twitter, à l'annonce d'un retour en politique (Sarkozy) ou d'une candidature à l'élection présidentielle sur Facebook ou sur YouTube, les médias socionumériques remplissent bien des fonctions, et pas des moindres, en communication politique. L'arrivée de nouveaux médias est toujours accompagnée d'affirmations à propos de leur caractère « révolutionnaire », qui prévoient jusqu'à la disparition imminente de la technologie précédente. Mais de telles craintes se dissipent le plus souvent par la suite, au regard de l'évolution et de la spécialisation progressive des « vieux » médias qui adaptent leur offre afin de mieux coexister avec le nouveau venu (Gurevitch, Coleman et Blumler, 2009). Or, la médiatisation de la communication politique et de la politique elle-même n'a pas attendu l'arrivée d'Internet ni des médias socionumériques (Kepplinger, 2002 ; Strömbäck, 2008). Les politiques adaptaient déjà leurs pratiques communicationnelles aux formats spécifiques des

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