6533b86ffe1ef96bd12cdc13

RESEARCH PRODUCT

Les admissions pour iatrogénie sévère en unité de soins intensifs de cardiologie : étude prospective sur 7244 patients

Yves CottinC. SgroA. BogeA. DautricheIsabelle L’huillierLuc LorgisM. BonnetAurélie GudjoncikMarianne ZellerPhilippe Buffet

subject

Gynecologymedicine.medical_specialtybusiness.industryHospital admissionMedicineCardiology and Cardiovascular Medicinebusiness

description

Resume Introduction Les complications iatrogeniques sont definies comme des reactions nocives induites par l’utilisation d’un medicament, mais aussi comme complications suite aux techniques invasives ou a l’implantation de materiel. Les complications iatrogenes survenant durant un sejour hospitalier sont bien connues et associees a une augmentation de la duree du sejour hospitalier et de la mortalite. En revanche, il existe peu de donnees concernant la iatrogenie comme motif d’admission a l’hopital ; particulierement en soins intensifs cardiologiques. Les objectifs de cette etude sont : (a) d’analyser la prevalence de la iatrogenie et ses caracterisques ; (b) de connaitre le retentissement sur les durees d’hospitalisation et sur la mortalite ; (c) d’evaluer les facteurs predictifs de severite et de mortalite. Methodes Du 1 er  avril 2008 au 31 janvier 2012, toutes les admissions en soins intensifs cardiologiques causees par une complication iatrogenique ont ete incluses de maniere prospective et classees en deux groupes : (1) iatrogenie pharmacologique (betabloquants, digoxine, cordarone, inhibiteurs calciques, plusieurs antiarrythmiques, anticoagulants, antiagregants, autres), (2) iatrogenie non pharmacologique (pacemakers, defibrillateurs automatiques implantables, ablations par radiofrequence, coronarographie, chirurgie cardiaque dont les remplacements valvulaires). Seuls les patients entres pour intoxication medicamenteuse volontaire ont ete exclus. Dans une seconde partie, les patients sont classes en fonction de leur severite (groupe 1 : patients ne necessitant qu’une surveillance telemetrique, clinique et biologique ; et groupe 2 : patients pour lesquels il y a eu recours a une procedure invasive ou a l’utilisation d’amines vasoactives). Resultats Parmi les 7244 patients admis en soins intensifs cardiologiques pendant la periode d’inclusion, 250 (3,4 %) sont admis pour iatrogenie, 136 dans le groupe pharmacologique et 114 dans le groupe non pharmacologique. Dans le groupe non pharmacologique, on retrouve plus d’homme : 73,7 % versus 47,8 % ( p p p  = 0,05) et la mortalite tend a etre plus importante : 12,3 % versus 5,9 % ( p  = 0,075). Par ailleurs, en fonction du critere de severite, il n’y a pas de difference significative concernant les medicaments : 7,4 ± 3,4 dans le groupe 2 versus 6,8 ± 2,9 ( p  = 0,184). Les patients du groupe 2 restent plus longtemps a l’hopital : 4,7 ± 3,2 versus 3,4 ± 2,4 jours ( p  = 0,009) pour la duree en soins intensifs cardiologiques et 15 ± 13,7 versus 10 ± 9,8 jours ( p  = 0,003) pour la duree totale d’hospitalisation. Conclusion La iatrogenie represente une cause non negligeable d’admission en soins intensifs cardiologiques, associee a une mortalite significative (8,8 %) et tend a entrainer une augmentation de la duree d’hospitalisation. D’autres etudes seront necessaires pour comprendre l’origine de cette mortalite et pour mieux caracteriser les patients a risques de iatrogenie.

https://doi.org/10.1016/j.ancard.2012.09.004