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RESEARCH PRODUCT
Contamination des circuits d’alimentation en eau par Fusarium
Nathalie SixtMarie BarbezantJulie LaurentChristian SteinbergPhilippe HartemannVéronique Edel-hermannMarc SautourSerge AhoFrédéric DalleAlain Bonninsubject
Infectious Diseasesdescription
La decouverte de micromycetes du genre Fusarium dans le reseau hydrique du CHU de Dijon nous a conduit a mettre en place un protocole hospitalier de recherche clinique (PHRC) dont l’objectif a ete de decrire en prospectif, dans le temps et dans l’espace, la contamination par Fusarium dans l’eau de 2 CHU francais (Dijon et Nancy), a des periodes d’activites de restructuration et de construction. Cette etude a ainsi permis de mettre en evidence la presence chronique de Fusarium spp. dans les circuits de distribution de l’eau de certains bâtiments hospitaliers. Nous avons en effet observe que ces micromycetes etaient « installes » dans le reseau, que leur densite de population variait au cours du temps malgre : – le traitement chlore de l’eau ; – l’existence de portions de la tuyauterie en cuivre (liberant des ions Cu susceptibles d’inhiber le developpement des champignons) ; – l’absence a priori de sources de C et N utilisables comme substrat de croissance par les champignons. L’identification des souches par biologie moleculaire (amplification du gene du facteur d’elongation TEF-1-alpha ; par les amorces EF1 et EF2) a permis de montrer la presence de 2 especes de Fusarium dans le reseau hydrique du CHU : Fusarium oxysporum (majoritaire) et F. dimerum . A notre surprise, ces 2 memes especes ont egalement ete retrouvees dans les prelevements d’eau de Nancy. En utilisant d’autres outils de biologie moleculaire, mais aussi une etude de compatibilite vegetative, il a ete possible de montrer l’existence de populations clonales de Fusarium (especes oxysporum et dimerum ), presentes a la fois dans le reseau d’eau de Dijon (Bocage et hopital general), celui du CHU de Nancy, mais egalement dans les circuits d’alimentation en eau d’hopitaux d’autres pays du monde. A ce stade, nous avons donc emis l’hypothese que certaines souches de Fusarium etaient donc plus adaptees a une vie en milieu aquatique que d’autres souches, et qu’il serait interessant de comparer le comportement phenotypique de ces souches hydriques avec des souches de Fusarium d’origine tellurique (le sol etant le reservoir naturel du champignon). Divers tests en microplaques ont donc ete mis au point pour confirmer cette hypothese. Nous avons ainsi compare la tolerance de souches hydriques ou telluriques vis-a-vis de divers agents chimiques comme le chlore ou le cuivre (element fongistatique), et nous avons par exemple pu constater une meilleure tolerance au cuivre de la part de tous les isolats d’origine hydrique. Enfin, des etudes de dynamique de population ont egalement ete envisagees pour mieux comprendre le comportement atypique de ces souches isolees de l’eau. Les resultats obtenus nous a permis de conclure que nous etions en presence de souches fongiques de Fusarium particulierement adaptees a une vie en milieu aquatique.
year | journal | country | edition | language |
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2015-06-01 | Journal de Mycologie Médicale |