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RESEARCH PRODUCT

Les accidents vasculaires cérébraux : ce qui a changé au début du xxie siècle

D. BiottiYannick BéjotArnaud GentilOlivier RouaudGuy-victor OssebyG CouvreurA. FromontIsabelle BenatruThibault MoreauM. Giroud

subject

NeurologyPolitical scienceIschemic strokeNeurology (clinical)Humanities

description

Resume Introduction Les accidents vasculaires cerebraux (AVC) faisaient partie, il y a 20 ans, des pathologies medicales mobilisant peu de ressources techniques et humaines car atteignant les sujets âges et ne disposant pas de therapeutiques efficaces. Cette pathologie etait alors grevee d’une mortalite precoce elevee au-dela de 25 %. C’etait l’epoque de l’attitude contemplative face a un AVC. Le developpement de l’epidemiologie de populations des AVC a permis de demontrer qu’ils n’etaient pas l’apanage du sujet âge et que 25 % d’entre eux survenaient avant 60 ans et en periode d’activite professionnelle. L’arrivee de la fibrinolyse et la mise en place des unites neurovasculaires ont transforme radicalement l’image et la prise en charge des AVC qui est devenue une urgence medicale structurante pour un hopital au meme titre que l’infarctus du myocarde. Etat des connaissances L’epidemiologie, developpee a partir de registres d’AVC sur population entiere, a permis de quantifier ces changements mesurables dans les pays developpes et apportant des informations non soupconnees par des enquetes sur des cohortes hospitalieres. En ce qui concerne le registre mene sur la population de la ville de Dijon, la seule reference en France depuis 20 ans, nous avons constate les observations suivantes : (a) l’incidence des AVC est restee stable depuis 20 ans, stabilite resultant de l’equilibre entre l’efficacite de la prevention primaire des AVC et le vieillissement de la population. Le decalage entre cette stabilite observee en population generale et l’efficacite de la prevention primaire demontree dans les essais cliniques, pourrait etre decevant. Cependant, le recul de l’âge d’apparition des AVC en 20 ans, de cinq ans chez l’homme et de huit ans chez la femme, confirme que la prevention primaire des AVC est efficace et que, si elle ne fait pas baisser le risque d’AVC, elle en retarde du moins son apparition. La decouverte de l’allongement de l’esperance de vie sans AVC est une donnee nouvelle a mettre au profit des progres medicaux de ces dernieres annees. (b) Parallelement, la baisse de la mortalite a un mois, observee en France comme dans les autres pays developpes, traduit l’efficacite de la prise en charge medicalisee, en urgence et au sein d’une filiere complete. (c) La stabilite des taux d’incidence des AVC et la diminution de leur mortalite a un mois concourent a augmenter la prevalence des AVC. (d) L’epidemiologie nous apprend aussi qu’il existe des disparites dans les ressources mobilisees entre zones urbaines et zones rurales, mais aussi entre hommes et femmes, tendances qui devraient disparaitre avec la generalisation des unites neurovasculaires. Perspectives L’epidemiologie des AVC devrait permettre de mesurer l’impact des nouvelles molecules dans le domaine de la prevention primaire et secondaire sur le poids de cette maladie. Conclusions Les AVC ont beneficie de profonds progres dans le domaine du diagnostic precoce, de la prevention et du traitement en phase aigue, mais demeurent avec les infarctus du myocarde la premiere cause de deces devant les cancers. La stabilite des taux d’incidence et la chute des taux de mortalite a un mois des AVC expliquent l’augmentation de leur prevalence et justifient la necessaire organisation des soins en filieres dediees. Enfin, l’allongement de l’esperance de vie sans AVC est une donnee recente traduisant l’efficacite de leur prevention.

https://doi.org/10.1016/j.neurol.2009.03.001