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RESEARCH PRODUCT

Images de l'extreme, récits dans l'histoire. L'expérience des camps en littérature et en cinéma

Vicente Sánchez-biosca

subject

genocidioUNESCO::HISTORIAnazismoholocaustoClaude LanzmannShoahcampos de concentración:HISTORIA [UNESCO]holocausteconcentration camp

description

Tout en restant fidèles a la lettre et aux événements racontés dans leurs mémoires, les récits de Vrba et de Müller tels qu'ils ont été filmés et montés par Lanzmann dans Shoah s'enrichissent d'une série de recours qui proviennent du domaine de la fiction: une dramaturgie du témoignage, l'imposition d'un ordre séquentiel visant a l'efficacité narrative, le montage des voix avec des images des lieux parcourus par la caméra, une dispositio préparant l'explosion du climax ... A la fin de ce parcours, les acteurs - car ils le sont même s'ils incarnent leurs person­ nages d'autrefois -, assument l'impératif de témoigner: pour Müller, une mystique, pour Vrba, un besoin urgent auprès des Alliés. Le tableau vivant qu'ils dressent tout au long de leurs interventions configure une tenaille testimoniale qui se referme entre deux lieux ou la machinerie de mort fut le plus près de l'extermina­tion: la rampe et la chambre a gaz, lieux voisins, se cotôyant presque. Et pourtant l'ineffable et l'irreprésentable invoqués ne font que légitimer ce que Améry, Wiesel, Paul Celan (tant estimé par Adorno lui-même) avaient pressenti: que la voie de l'art et les ressources de la fiction n'étaient pas convoquées par hasard par Lanzmann, dans la mesure oû, aurait-il confié a l'éminent historien Raul Hilberg, « seul un artiste consommé peut recréer ce fait, que ce soit par un film ou par un livre, car une telle recréation représente un acte de création en soi ». Ressources de la fiction, voies de l' art, certes, mais pas n'importe lesquelles.

http://hdl.handle.net/10550/29295