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« WANTED muy peligrosos » : les faussaires du bonheur familial. Dégrisement et transgression dans les dessins de Miguel Brieva

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International audience; A n’en pas douter, les différents albums du dessinateur Miguel Brieva (Séville, 1974) prennent leur part dans le travail de déconstruction des codes, croyances et dogmes qui régissent nos mondes contemporains. Dans Bienvenido al mundo, Dinero ou Memorias de la tierra, ses dessins s’essayent à un travail de dégrisement notamment quand il s’agit d’analyser et de comprendre « la comédie familiale », celle de ceux qui ont consenti aux normes et travaillent à les reproduire. Le dégrisement par l’image consiste alors à exposer les points critiques et les failles, en invitant le spectateur à prendre parti.Brieva n’a de cesse de dissoudre, par le biais d’un style à tout le moins corrosif et féroce, le vernis sans doute déjà bien craquelé du discours enchanté de la norme familiale. Parfois délicieusement outrancières, ses familles de papier glacé mettent alors au jour les formes de violence et les enjeux de pouvoir sous-tendus dans l’acceptation et la reproduction de certains modèles. Au cœur de son modus operandi : la parodie, le détournement, la dérision, l’hyperbole… Cette étude interroge, dans les dessins de Brieva, la matière familiale comme révélateur des fonctionnements et dysfonctionnements de nos sociétés contemporaines : comment Brieva met-il en scène les familles ordinaires et les familles dissonantes pour rendre compte de l’ordre social, l’ordre économique, l’ordre inégal des choses ? Comment interroge-t-il les représentations médiatiques dominantes de la famille ? Certaines configurations et figures de l’éventail des anamorphoses familiales nous intéresseront plus particulièrement : la famille cathodique, la famille comme lieu de « toxicité » (les parents cyniques et leurs enfants terribles…), la famille comme fétiche, la progéniture adulée ou l’injonction au bonheur familial.